-Dis-moi, j’ai vu que tu es ami avec X… On s’est parlé sur un site de rencontre. Il est bien? Tu me le recommandes?
-Il n’y a rien de mieux que de le rencontrer, mais oui, c’est vraiment un bon jack.
Déjà un bon point. Mais reste maintenant à vérifier par moi-même. Je pose des questions, on jase, on échange. Les discussions vont de bon train. Il est vif, brillant, ouvert d’esprit. Il sait où il s’en va (à ce que je croyais), il travaille beaucoup sur lui-même et semble avoir un brillant avenir devant lui. Une rencontre pointe le jour. Tout va bien. Il paraît mieux que sur ses photos (bonne surprise!), a du vocabulaire (1re fois qu’un home utilise le mot « pléonasme » dans une date!), il a de la répartie et une belle gueule. Voilà, ça suffit pour passer à un 2e round.
2e date, je me rends donc chez lui. Jasette et film au menu. On sait qu’on s’entend bien, mais d’emblée, on se demande si ça ne sera pas plus une amitié. Travaillant beaucoup tous les 2 sur nous-mêmes, on sait que ça ne serait pas nécessairement évident d’être au côté l’un de l’autre. Évoluer, grandir, c’est bien, mais ça demande beaucoup. Évoluer à la vitesse grand V, ça peut faire perdre l’équilibre et la tête.
Bref, on s’apprécie sans savoir où ça peut mener.
On part un film. Il se fait tard, mais il me propose d’en écouter un 2e. Il n’est pas fatigué et n’a pas à se lever tôt le lendemain. Idem pour moi. Go pour le 2e film.
Ok. Note à moi-même… 2e film semble signifier « tentative ultime pour closer la fille ». Malgré ma trop grande expérience en date, je l’ignorais, celle-là. Soudainement entreprenant (très entreprenant), je lui mets un frein. Que dirais-tu d’une étape à la fois? De « fuck all » à « go dans la chambre ».. Il y a une marge entre les 2 que j’aime bien prendre le temps d’explorer.
Ouf.. M. ouvert d’esprit, il te reste quelques petites choses à apprendre sur les femmes. Ou du moins, sur moi.
J’ai donc droit à une crise de bacon devant mon refus. Oh, pas celle que l’on voit chez les enfants. Une crise silencieuse. Une froideur, un « je me fou de toi » puissant et intense qui s’installe. Soudainement, il est fatigué. On a vu un tiers du film, mais oups, ses yeux commencent soudainement à se refermer, en même temps que son esprit. L’homme spirituel laisse place à l’homme de Cro-Magnon, car oui, les 2 peuvent être bien coexister dans le même homme.
Mieux vaut quitter. Monsieur n’est plus d’humeur.
On conclut donc qu’on n’a pas les mêmes besoins/désirs.
Il n’a plus trop envie de rencontrer. Il se retire des sites de rencontre. Finalement, son envie d’avoir des chiens et une maison est plus grande que celle d’avoir une femme à ses côtés. Il prendrait bien une baise, mais n’a plus envie de faire les efforts pour en trouver (ses propres paroles). Il trouve donc la solution du siècle. Pourquoi ne pas demander à son ancienne date si elle n’aurait pas une amie à baiser?
Bon.. Oui, j’ai en effet une amie un peu perdue, elle aussi, qui ne sait que chercher. C’est vrai que ce n’est pas facile quand toutes les options sont là. Tsé… est-ce que je ne fais que m’amuser? Est-ce que je cherche l’homme de ma vie? Ouf, l’un demande juste à mettre des photos coquines sur badoo et l’autre demande de l’effort et de l’engagement. Arrêtez. Faut pas trop demander à notre génération perdue et esseulée.
Je lui donne son nom. Il est froid et un peu mécontent. « Tu ne pourrais pas m’envoyer des photos d’elle? On voit mal sur son profil. »
Oui, bien sûr, garçon. Tu aimerais que je vous achète les condoms avec ça?
Quelques jours plus tard, je suis avec mon amie. Elle m’annonce que justement, le soir même, ils se verront. On est tout près de chez lui. L’heure de le voir arrive à grand pas. Tant qu’à faire, aussi bien aller chez lui tout de suite. « Tu voudrais pas venir avec moi ? ». Soupir, soupir… Come on!
N’ayant ni GPS, ni désir de se débrouiller, elle ne sait comment se rendre chez lui. Dans ma candeur, ma naïveté et mon cœur définitivement trop grand, je lui montre le chemin en auto.
Ça y est, je l’ai fait. J’ai mené ma chum chez mon ancienne date pour qu’ils puissent baiser. Shame on me sur celle-là. Pas fort, pas fort. Et shame on them d’avoir osé demander.
Sérieux chérie, tu m’en dois TOUTE une. Vraiment, ça pas d’allure. Ce à quoi elle répond (malheureusement très sérieusement) « ben là, si ça ne clique pas, jte dois rien! ». Moi qui prône la gratitude, on repassera.
Monsieur est content. Il me remettrait ça s’il pouvait, mais il ne connaît personne avec qui je fitterais. Thanks dude…
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La morale de l’histoire…
Être un bon fils, un bon frère, un bon voisin, un bon citoyen, un bon ami, un bon collègue, un bon travaillant… NON, ça ne fait pas de vous un bon gars! Pas au sens amoureux.
Un bon gars est vrai, authentique, ouvert, fidèle, honnête. Un bon gars se préoccupe de sa petite femme. Il en prend soin, il veut son bonheur, il l’écoute. Il aime la voir heureuse, rire avec elle, partager des moments vrais.
Un bon gars, ça ne fait pas le bacon parce que tu refuses de te donner à la 2 e rencontre. Au pire, il peut être déçu. Mais il comprend et surtout, il respecte cette décision. Un bon gars ne demande pas à une ancienne date si elle peut venir porter à sa porte une chum qu’il pourrait baiser. Un bon gars, ça ne fait pas le chien mort. Ça donne des nouvelles et si ça ne clique pas, il prend 2 minutes pour le dire. Un bon gars ne va pas s’en foutre si la fille passe une mauvaise journée. Un bon gars n’est pas centré sur son nombril ou sur celui de ton amie.
Je pourrais continuer encore et encore parce que, malheureusement, les exemples fusent de toute part, mais je crois que vous avez compris le principe.
Alors, dites-moi, messieurs…
Êtes-vous, un bon gars?
